La mise en place des bureaux de police sur le territoire de Rome, commencée pendant la Repubblica giacobina et achevée avec l’institution de la première Direction Générale de police pontificale en 1816, implique la réalisation d’un nouveau système administratif dans la ville ainsi qu’une nouvelle conception de l’aménagement de l’espace.
La géographie urbaine, modifiée d’abord avec la division en sections et circonscriptions, ensuite avec les giustizie di pace de la période napoléonienne, et enfin à travers l’institution des Presidenze regionarie di polizia pendant la Restauration, joue un rôle important dans la remise en cause de la modalité de repérage dans la ville. Mais c’est surtout le but principal de la police locale, à savoir la capacité à mesurer le territoire et à évaluer la population, que modifient profondément les pratiques administratives d’enregistrement et de localisation, aussi bien que leurs usages sociaux.
Le mélange entre les sources abritées par les Archives Nationales de France (sous-séries Pays annexé ou dépendants et Police Générale) et par l’Archivio di Stato de Rome (fonds Direzione Generale di Polizia e Miscellanea Statistica), montre bien l’augmentation de la documentation (cartographies de quartiers, listes des habitants, registres de déplacements) liée à ces nouvelles compétences de l’institution policière. En plus, dans un contexte politico-institutionnel très particulier tel que l’État Pontifical, ces attributions administratives finissent par se superposer aux tâches de contrôle traditionnellement prises en charge par les magistratures urbaines ecclésiastiques, en premier lieu le réseau paroissial.
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