La pertinence d’une interrogation sur la problématique du respect des droits de l’Homme associée au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, objet de cette journée d’études, ne s’imposait pas d’emblée. Si la préoccupation des droits de l’Homme, liée au but principal des Nations Unies, à savoir la paix, est bien inscrite dans la Charte, le Conseil de Sécurité n’apparaît pas comme l’organe directement concerné par sa concrétisation. Que ce soit par leur fonction d’énonciation ou par leur fonction de surveillance, l’Assemblée Générale, mais aussi le Conseil Economique et Social ou encore le Conseil de Tutelle, ainsi que les organes subsidiaires dédiés, en apparaissent comme les instruments de réalisation. Tout au plus, le maintien de la paix et de la sécurité internationale semblait assigner au Conseil la possibilité d’une fonction d’alerte.
Pourtant il allait progressivement se saisir, de plusieurs façons, de cette préoccupation des droits de l’Homme ; mais, tel l’arroseur arrosé, le Conseil de Sécurité allait se retrouver lui-même « saisi » par la question des droits de l’Homme.
Pour comprendre ce phénomène, il faut évidemment évoquer le changement du système des relations internationales. La fin du système bipolaire a eu sur cette question, comme sur beaucoup d’autres, des conséquences importantes. D’abord en induisant de nouvelles formes de conflictualités, libérant certaines forces du carcan imposé par les deux superpuissances ; les conflits sont devenus des conflits principalement infra-étatiques, déchaînant des luttes mettant en cause les droits de l’Homme…
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