Socorro, Portugal
The underestimation of the method of parallelisation implemented by Husserl in his analysis of objectifying intentionality and affective intentionality has triggered endless chains of misunderstandings and misinterpretations on the existence and content of Husserl’s phenomenology of feelings and will, and consequently on the laws of composition of the parallel sphere of objectifying acts (modes of representation and judgement), and on the formal laws derivable from them (formal logic in a larger and reformed sense). After a conceptual disentanglement and terminological clarification of key concepts such as affectivity, sensation, passivity or empathy, and as an illustration and a defence of the method mentioned above, I propose some hypothesis regarding the theoretical and affective roots of this particular rejection by commentators. Two major confusions are thus revealed: one between passivity and affectivity, another between different layers or dimensions of the transcendental aesthetic sphere (passivity as the residue of the exclusion of activity and ownness or primordiality as the residue of the abstractive reduction of intersubjective constitution) with their correlative methodological operations (reduction to the sphere of passivity and reduction to the sphere of the primordial). The implementation of the method of parallelisation onto both spheres provides two different concepts of pure nature: “nature” as the residue of limitation, within the first sphere to the pre-objectifying modes of passivity, excluding all modes of affectivity, and their passive axiological correlates; “nature” of the monad as the residue of the limitation to the modes of objectification accessible before intersubjective constitution comes into play. Finally, while digging the roots of this position, what is disclosed represents a more radical ethical dimension of phenomenology than that currently advocated by the tenants of the “ethical turn of phenomenology”.
A sous-estimer la méthode de « mise-en-parallèle » employée par Husserl dans l’analyse de l’intentionnalité objectivante et de l’intentionnalité affective, on a été entraîné dans des séries infinies de malentendus et de contresens, quant à l’existence et au contenu de la phénoménologie husserlienne des sentiments et de la volonté, et par suite, quant aux lois de composition de la sphère parallèle des actes objectivants eux-mêmes (modes de la représentation et du jugement), et aux lois formelles que l’on peut en dériver (logique formelle en un sens plus large et réformé). Après une désintrication conceptuelle et une clarification terminologique des concepts clés (tels que ceux d’affectivité, de sensation, de passivité ou d’empathie) et, en manière d’illustration et de défense de la méthode mentionnée précédemment, je propose quelques hypothèses touchant les racines théoriques et affectives de ce rejet caractéristique de la part des commentateurs. Deux confusions principales se trouvent ainsi mises à jour: l’une entre passivité et affectivité, l’autre entre différentes strates ou dimensions de la sphère de l’esthétique transcendantale (la passivité en tant que résidu de l’exclusion de l’activité, d’une part, et, d’autre part, le propre ou le primordial en tant que résidu de la réduction abstraction faite de la constitution intersubjective) avec leurs opérations méthodologiques corrélatives (réduction à la sphère de la passivité et réduction à la sphère du primordial). L’application à ces deux sphères de la méthode de « mise-en-parallèle » nous permet d’obtenir deux concepts de la « pure nature »: la « nature » en tant que résidu de la limitation, au sein de la sphère des modes pré-objectivants passifs, par exclusion de tous les modes de l’affectivité, et leur corrélât axiologique « passif »; la « nature » de la monade en tant que résidu de la limitation aux modes de l’objectivation accessibles avant que la constitution intersubjective n’entre en jeu. À creuser ainsi jusqu’aux racines de cette position, ce que l’on découvre à terme représente une dimension éthique bien plus radicale de la phénoménologie que celle qui est habituellement défendue par les tenants du « tournant éthique de la phénoménologie ».
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