Drawing on three case studies, this article delves into the use of “ethnographic” techniques in the day-to-day exercise of power in the Belgian Congo during the 1930s. In the Kwango-Kwilu area, local officials tried to retrace clan genealogies in order to provide a basis for forced population displacements. The enquiry following the murder of a field agent sheds light on the administration’s lack of knowledge regarding local cosmogonies and power dynamics. Finally, the repression of the millenarian movement Lukusu reveals the anxiety that stemmed from this ignorance among colonial public servants. Each case study also highlights the ability of Congolese communities to counter and circumvent the hegemonic ambitions of imperial actors.
À travers trois études de cas, cet article se penche sur l’usage de techniques « ethnographiques » dans l’exercice quotidien du pouvoir au Congo belge, pendant les années 1930. Dans le Kwango-Kwilu, des fonctionnaires territoriaux tentent de retracer des généalogies claniques afin de servir de support à des déplacements forcés de population. L’enquête suivant le meurtre d’un agent de l’État fait montre du manque de connaissance des cosmogonies et des dynamiques locales par l’administration. Enfin, la répression du mouvement millénariste Lukusu fait état de l’anxiété fruit de cette ignorance au sein du corps colonial. Chaque cas met ainsi en lumière la capacité des Congolais à contrer et à contourner les ambitions hégémoniques de la puissance occupante.
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