Les conséquences des transformations digitales et organisationnelles sur les métiers et la santé des salariés

• Autores: Frédéric Doniczka
• Localización: Droit ouvrier, ISSN 0222-4194, Nº. 848, 2019 (Ejemplar dedicado a: Digitalisation du travail. Des souris et des hommes), págs. 148-153
• Idioma: francés
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  • Cette communication nourrie des travaux d’expertise, réalisés pour différents CHSCT, porte sur deux situations professionnelles qui illustrent l’impact de la digitalisation sur le travail (1). La première concerne des métiers de la presse à travers les transformations vécues par des salariées en charge des pages cuisine de la presse magazine dite « féminine ». Dans ces rédactions, l’intensification du travail s’est faite au moyen d’un mélange de dispositifs organisationnels et technologiques, où la technologie est venue parachever des transformations dont les possibilités organisationnelles avaient déjà été posées, avec pour conséquences, notamment, une perte de sens du travail, ainsi qu’une perte en compétences (I). La seconde situation porte sur l’évaluation des salariés dont le digital a renouvelé les modalités. De façon générale, l’évaluation des salariés repose sur plusieurs fictions. D’abord, celle qu’il est possible de noter objectivement. Ensuite celle de l’individu qui travaille de manière isolée, sans dépendre de ses collègues et des ressources de l’entreprise. Ajoutons que les objectifs professionnels sont arbitrairement fixés par l’employeur et pas toujours réalistes. Enfin, l’évaluation comportementale fait référence à des valeurs souvent floues et polysémiques. Une telle subjectivité ne serait pas aussi inquiétante si l’évaluation ne mobilisait pas autant les ressources psychiques du salarié. L’incorporation de l’évaluation au réseau social d’entreprise, par laquelle chaque salarié se trouve évalué en permanence par les autres salariés, est venue rendre omniprésente l’évaluation (II).