Moyenne montagne semi-aride, l'Atlas atlantique doit à la proximité de l'océan une humidité hivernale au-dessus de 1 000 m qui entretient nappes et écoulements parfois pérennes. L'essentiel des formes karstiques est cependant hérité de périodes plus humides tertiaires et quaternaires. Ces formes se sont développées en fonction de conditions structurales particulières puisque l'Atlas atlantique est né d'une orogénie tertiaire qui a soulevé et plissé le matériel sédimentaire jurassique et crétacé d'un bassin atlantique («fosse des Haha»). Parmi les résultats les plus originaux qui découlent de cette histoire, on trouve les curieux paysages ruiniformes des hauts plateaux dolomitiques, de nombreux gouffres cylindriques (les «ouggar»), des alignements de dolines entonnoirs (les «ouddirh») et les réseaux karstiques souterrains les plus longs d'Afrique du Nord connus à ce jour. Sur une bonne partie des plateaux haha, les dépôts marins plio-moghrébiens masquent ces témoins d'une karstification ancienne; mais ils sont eux aussi aussi troués de dolines et de poljés. De même, les lapiés littoraux, les innombrables grottes et les dépôts carbonates omniprésents (croûtes et travertins) témoignent de la poursuite de la mobilisation du calcaire.
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