At its core, Islamic finance ostensibly draws on a number of specific religious referents. This article shall nonetheless endeavour to show that since the early 2000s, this form of finance has counterintuitively been able to thrive in the United Kingdom – in large part because its “Islamic” nature was overlooked as it was institutionalised in the region. This shift was not in response to demands by British Muslims, though it ultimately targets them. Nor did it form part of the UK government’s contemporary policy of “financial inclusion”; British Islamic banks had no impact on secular laws, despite claiming to respect Shariah law. In reality, this transformation of Islamic finance corresponded to a desire for normalisation on the part of its advocates, who championed the universalist dimensions of Islamic ethics rather than a religious identity. As a result, a new form of “Islamity” was proposed.
La spécificité de la finance islamique est d’en appeler au référent religieux. Toutefois, cet article ambitionne de montrer, contre-intuitivement, que cette forme de finance a pu connaître un essor au Royaume-Uni à partir des années 2000 en raison du fait que son caractère « islamique » n’est pas intervenu dans le processus d’institutionnalisation. Elle n’est pas une demande des musulmans britanniques bien qu’elle s’adresse en premier lieu à eux ; elle n’a pas été inscrite dans la politique d’« inclusion financière » alors menée par le gouvernement ; aucune atteinte au droit séculier n’a résulté de la conformité prétendue de banques à la shariah ; elle correspond à une volonté de normalisation de la part de ses promoteurs où l’aspect universaliste de l’éthique sera clamé, supplantant l’identité religieuse. Ses effets seront de contribuer à proposer ainsi une « islamité » nouvelle.
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