En France, la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique (dite loi « Sapin II ») a instauré un cadre juridique destiné à protéger les lanceurs d’alerte et à encadrer le signalement de faits relevant de telles alertes. Ceci marque une réelle évolution dans la façon dont sont régies les relations de subordination d’un salarié à sa hiérarchie, permettant de tenir compte désormais de l’intérêt général. Pour autant, la décision de « lancer une alerte » n’est pas si simple à prendre, même dans ce nouveau contexte juridique.
Après un rappel historique de l’apparition des lanceurs d’alerte et une présentation du cadre juridique mis en place en France récemment, Patrice Cailleba souligne ici les obligations légales de l’entreprise en la matière. Il montre les tiraillements auxquels est confronté le lanceur d’alerte, pris entre le respect de ses propres valeurs, la loyauté à son employeur et la prise en compte de l’intérêt général. Mais il montre aussi combien les organisations auraient tout intérêt à favoriser l’action des lanceurs d’alerte, sur le plan managérial notamment : en facilitant un tel travail de « vigie éthique » au sein de leur organisation, les entreprises, les administrations, etc., contribueraient, selon lui, à renforcer la confiance (émoussée sinon perdue) dans le système capitaliste.
In France, the law of 9 December 2016 on transparency, defeating corruption and modernizing economic life (the so-called “Sapin II” law) established a juridical framework designed to protect whistleblowers and lay down rules for reporting the facts they reveal. This represents a real advance in the way employees’ relations to their firm’s hierarchy are governed, enabling the general interest to be taken into account. Yet the decision to “blow the whistle” is still not an easy one, even in this new juridical context.
After reviewing the history of the emergence of whistleblowers and outlining the framework recently established in France, Patrice Cailleba stresses the legal obligations of companies in this regard. He shows how whistleblowers face being torn between faithfulness to their own values, loyalty to their employer and a sense of the general interest. However, he also demonstrates how much it is in organizations’ own interests to encourage whistleblowing – particularly at the managerial level. By facilitating such a work of “ethical vigilance” within their organizations, companies, government departments and the like may be said to be contributing to increasing trust in the capitalist system (a trust currently eroded, if not indeed lost).
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados