Une image convenue considère que la Seconde Guerre mondiale a ranimé la flamme de l’idée européenne. Les faits démentent pourtant ce prédicat. Les Anglo-Américains ne cherchèrent jamais à associer leurs « petits alliés » à la conduite de la guerre. Et rares furent les plans à dessiner les contours d’une fédération européenne. Bien des obstacles se dressaient, à commencer par l’hostilité que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique vouaient à l’idée européenne, une idée qui contrariait tant leurs intérêts nationaux que le rêve de gouvernance mondiale que s’efforçait de promouvoir l’ONU. De sorte que la construction européenne est plus la fille de la guerre froide que celle des années sombres.
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