Mathieu Castry, Jèrôme Wittwer, Ilaria Montagni, Christophe Tzourio
Nos connaissances sur l’accès et le recours aux soins des étudiants en France sont très parcellaires, alors que la population étudiante est confrontée pour une partie d’entre elle à des situations de précarité économique.
A partir de l’exploitation des données de l’étude i-Share (Internet-based students health research enterprise) cet article propose d’analyser les déterminants du renoncement aux soins pour raisons financières des étudiants français. Trois types de soins sont considérés : la consultation d’un médecin (généraliste ou spécialiste), celle d’un dentiste et l’achat de lunettes.
Les résultats sont cohérents avec ceux de la littérature et suggèrent l’existence d’inégalités marquées d’accès aux soins au sein de la population étudiante. Les analyses réalisées montrent que l’avancée en âge des étudiants est liée à une plus forte probabilité de renoncer à des soins pour raisons financières. Elles mettent également en évidence que le renoncement financier est lié à un ensemble de variables caractérisant la situation matérielle, sociale et financière des étudiants (type de logement, activité rémunérée, aides financière de la famille, statut de boursier, etc.) Ces résultats invitent à évaluer l’impact à moyen et long terme de ces difficultés d’accès aux soins ainsi qu’à suggérer des politiques publiques adaptées, notamment en améliorant le recours des étudiants à leurs droits et à l’obtention d’une complémentaire santé.
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