La mémoire ne constitue pas seulement un champ institué de la recherche en science humaine, elle renvoie aussi à des pratiques publiques qui sont l’objet d’une réflexion critique croissante dans la dernière décennie, notamment de leurs acteurs eux-mêmes comme Antoine Grande, chef du département de la mémoire et des Hauts lieux de la mémoire nationale à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. Dans son entretien, il souligne combien la mémoire et ses supports ont évolué pour devenir un « outil de transmission de valeurs », combien les politiques publiques ont dû diversifier les sujets à commémorer et se décentraliser pour correspondre aux échelles de mobilisation. Les exemples choisis parmi les Hauts lieux de la mémoire nationale montrent en quoi les politiques de mémoire doivent répondre au défi posé par la tension croissante entre héritage du passé et nécessité de le rendre contemporain. Quel est alors le rôle du pouvoir politique face à des devoirs de mémoire qui peuvent être concurrents s’interroge Antoine Grande.
© 2001-2025 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados