Cet article analyse les usages des formules devoir de mémoire et travail de mémoire dans les discours politiques relatifs à la Seconde Guerre mondiale et à la guerre d’Algérie entre 2000 et 2017. Dans le contexte de l’émergence (guerre d’Algérie) ou de l’intensification (Seconde Guerre mondiale) des politiques de mémoire nationales, le choix de ces formules évolue au gré des débats publics, des acteurs et des références symboliques. Devoir de mémoire perd ainsi son caractère référentiel qu’il avait acquis dans le vocabulaire politique autour des années 2000 pour connaître une désaffection à partir de 2007 du côté du gouvernement, moins présente chez les parlementaires. Avec les années 2010, travail de mémoire connaît en revanche une institutionnalisation de plus en plus forte pour mettre en récit et faire partager ces passés auprès de la collectivité nationale.
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