Cette communication tente de résumer, à partir de quelques textes tirés des sources arabes et latines, un certain nombre de traits majeurs de l’évolution de l’organisation militaire d’al-Andalus.
On part d’une structure majoritairement tribale de l’armée arabe de la conquête; au ixème siècle, on voit s’adjoindre à ce primitif djund d’origine orientale (surtout syrienne) des éléments berbères et muwallads issus de la société andalousienne, ainsi que des «tangérois» et des Saqâliba. Cette présence d’éléments non arabes se renforce au xème siècle, sous le califat, et la «réforme d’al-Mansûr» consacre une situation, dont héritent les taifas, où (sauf dans les marches frontières), il n’y a plus guère de rapports entre la «société civile» arabisée et la structure de l’armée, où les «mercenaires» étrangers sont de plus en plus utilisés. Cette situation devient d’autant plus grave durant le xième siècle que, la féodalisation des Etats chrétiens du nord de la péninsule aidant, c’est principalement chez ces chrétiens que les souverains des taifas recrutent leurs troupes mercenaires, qui finissent par constituer le «noyau dur» de leurs forces militaires. Le Cid est le cas le plus connu et le plus significatif de ces milites chrétiens occupant d’importants postes militaires dans les armées «andalousiennes», mais il existe d’autres cas similaires.
This paper attempts to summarize, from some texts from the Arabic and Latin sources, a number of major features of the evolution of the military organization of al-Andalus.
The Arab army of conquest had a predominantly tribal structure. In the ninth century, we see that with primitive djund, from Eastern origin (especially Syrian), was adding Berber and muwallads elements from the Andalusian society, and also «Tangierian» and Saqaliba. The presence of non-Arab elements strengthens in the tenth century, during the reign, and the «reform of al -Mansur» devotes a situation inherited by Taifa, where (except in border markets), there is hardly any relationship between «civil society» Arabized and structure of the army, where foreign «mercenaries» are increasingly used. This situation becomes even more serious in the eleventh century, the feudalism of Christian states in the north of the peninsula helping, it is mainly in the Christian rulers of the Taifa recruit their mercenary troops, which eventually form the «core hard» military forces. The Cid is the case the best known and most significant of these Christians milites holding important positions in the military «Andalusian little» armies, but there are other similar cases.
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