Resumen de Harpocrate au secret: de quelques anamorphoses d’Horus l’Enfant
En 1755, la marquise de Pompadour passait commande d’une statue en marbre d’Éros-Harpocrate, l’index droit posé sur les lèvres, pour la faire figurer en l’hôtel d’Évreux, le futur palais de l’Élysée. Ce geste du petit Horus, qui n’est autre, en Égypte, que le simple signe de l’enfance, fut l’objet d’une interpretatio romana faisant du fils d’Isis et d’Osiris un dieu invitant au silence et au(x) mystère(s). Cette interprétation connut une longue postérité, revivifiée à la Renaissance et en quelque sorte sacralisée par l’ouvrage consacré au dieu par le Néerlandais Gisbert Cuper en 1676. Devenu une véritable allégorie de la prudence politique et des secrets scientifiques ou ésotériques, c’est encore Harpocrate qui, aujourd’hui, trône à l’entrée de la salle des messagers du Palais du Luxembourg, siège du Sénat de la République française.
