L’étude de l’ensemble des pointes à dos gravettiennes du niveau IV de la grotte d’Isturitz (Pyrénées-Atlantiques, France) et des niveaux 4 des abris 1 et 2 des Vachons (Charente, France) permet de reconnaître une unité remarquable au-delà de la seule prise en compte de la présence de retouche inverse rasante qui différenciait jusqu’à présent les pointes des Vachons des pointes de la Gravette. Nous proposons ainsi d’identifier comme « pointes des Vachons » l’ensemble des pointes à dos du niveau IV d’Isturitz et des niveaux 4 des abris 1 et 2 des Vachons car, quelles que soient les techniques de façonnage employées, elles répondent toutes à un modèle qui correspondrait à une recherche de symétrie axiale, d’épaisseur et d’étroitesse. À l’aide d’un examen de la littérature scientifique associé à une première révision de certains assemblages (Laussel, Brassempouy, Pataud, Pair-Non-Pair, Roc de Gavaudun, grotte de l’Observatoire), nous proposons l’hypothèse selon laquelle l’emploi d’une retouche inverse rasante au niveau des extrémités, qui était à l’origine de la création du type (Sonneville-Bordes et Perrot 1956), ne serait plus un critère de différentiation typologique. Ainsi, si toutes les pointes des Vachons ne porteraient pas de retouche inverse rasante, toutes les pointes à dos portant une retouche inverse rasante ne seraient pas des pointes des Vachons. L’ensemble des assemblages archéologiques français au sein desquels cette pièce a pu être reconnue semblent se rapporter au Gravettien moyen à burins de Noailles. Notre objectif est de proposer un premier jalon vers une réévaluation de l’ensemble des pointes à dos gravettiennes qui permettra de progresser sur la compréhension chrono-stratigraphique du Gravettien. En effet, ne serait-il pas possible d’identifier différents types de pointes à dos au sein de l’ensemble générique des pointes de la Gravette ?
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