Se suele considerar que el movimiento de derechos humanos argentino no reivindicó los ideales políticos de las víctimas de la última dictadura antes de mediados de los años 1990. Sin embargo, existen rastros, poco explorados, de un “discurso de la víctima militante” ya desde los años 1980, en la temprana posdictadura. Partiendo de una descripción de la red militante de la Asociación Madres de Plaza de Mayo, se muestra que el movimiento de derechos humanos se constituyó sobre une base más amplia que la de los familiares mismos. Se destacará en particular el rol de algunos intelectuales y de algunas revistas cercanas a Madres en la formulación y difusión de un discurso político radical sobre las víctimas de la dictadura. Los derechos humanos, como objeto de un movimiento social, se tienen que estudiar no solamente a través de organizaciones formales, sino también a través de un espacio de militancia más transversal, objetivado en una red de revistas. A partir de esta base ampliada, se pueden observar las circulaciones pioneras de aquel “discurso de la víctima militante” dentro del espacio público argentino y se pueden identificar algunos de sus rasgos mayores.
It is usually assessed that the Argentinean human rights movement did not reproduce the political ideals of the last dictatorship’s victims before the mid-1990s. However, traces can be found of a “militant victim discourse” in the first years of the post-dictatorship already, in the 1980s. Based on a reconstruction of the militant network of the Asociación Madres de Plaza de Mayo, this paper shows that family relatives are not the only grassroots for the human rights movement. The role of intellectuals and reviews close to Madres has to be highlighted, as they contributed to the formulation and diffusion of a radical political discourse on the victims of the dictatorship. It is argued that the human rights movement should be studied as a cross-organizational militant space, objectified through a network of reviews, rather than as a simple accumulation of formal organizations. The article then shows a few ways in which the commemorative repertoire of the “militant victim” has been used in the Argentinean public space in the 1980s by this militant base and identifies some of its major aspects.
On considère généralement que, avant les années 1990, la revendication des idéaux politiques des victimes de la dictature n’était pas présente au sein du mouvement argentin pour les droits de l’Homme. Cependant, il existe des traces d’un discours de la « victime militante » dès les années 1980, au début de la post-dictature. En partant d’une reconstruction du réseau militant de Mères de la Place de Mai à travers une série de publications périodiques, cet article montre l’intérêt d’une approche micro-sociologique de l’activisme pour les droits de l’Homme, qui ne se restreint pas aux simples familles de victimes. On peut alors analyser le poids crucial de quelques intellectuels et de quelques revues proches des Mères de la Place de Mai dans la formulation et la diffusion d’un discours politique radical sur les victimes de la dictature. Les droits de l’Homme, comme objet d’un mouvement social, ne peuvent être étudiés seulement à travers les organisations formelles qui en portent la revendication, mais doivent également l’être à partir d’un espace militant plus transversal, objectivé en un réseau de revues intellectuelles et culturelles. À partir de ce cadre, l’article propose d’observer et analyser les usages multiples du « discours de la victime militante » dans l’espace public argentin des années 1980.
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