Le 13 juillet 1755, au Fort Duquesne, duquel demeure le tracé à Pittsburgh (Pennsylvanie), deux pièces de vers ont vu le jour : un cantique adressé à la Vierge Marie et une féroce turlute. Élaborées par l’aumônier des lieux, pour célébrer l’imposante défaite que les Anglais venaient de subir non loin de là, ces poésies y furent chantées avant d’être diffusées à travers la Nouvelle-France. Ce faisant, une rare figure était véhiculée, celle de l’autochtone en allié combattant, lequel était représenté, d’une part, comme un auxiliaire de la mère du Christ et, d’autre part, comme un scalpeur d’hérétiques. C’est une présentation de ce diptyque et de ces fonctionnalités, pastorales autant que propagandistes, qui est proposée dans ces pages : au croisement de l’événementiel et du chant, ce double portrait relève de l’étude des formes artistiques et de l’histoire culturelle, y compris celle de la violence de guerre
On July 13th 1755, at Fort Duquesne, the traces of which remain at Pittsburgh (Pennsylvania), two pieces of verse saw the light of day : a canticle addressed to the Virgin Mary and a ferocious “turlute”. Written up by the local chaplain to celebrate the imposing defeat the British had just suffered in the area, these poetics were sung in situ prior to their larger diffusion throughout Nouvelle-France. In so doing, a rare figure was circulated, that of the indigenous person as a fighting ally, represented on the one hand as the auxiliary of the mother of Christ and, on the other, as the scalper of heretics. This article presents this diptych in both its pastoral and its propagandist features ; at the crossroads of historical incident and song, this double portrait weaves together the study of artistic forms and cultural history, including that of the violence of warfare
© 2001-2025 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados