Les partis socialistes des pays scandinaves sont nés dans la période de transition de la Ire à la IIe Internationale, mais bien que la Confédération sociale-démocrate du Danemark (Socialdemokratisk Forbund, SDF), le Parti ouvrier de Norvège (Arbeiderparti, AP) et le Parti social-démocrate des travailleurs de Suède (Socialdemokratiska Arbetareparti, SAP) aient pris une part active à l’établissement de la IIe Internationale en 1889, ils n’y ont d’abord qu’une place secondaire à l’ombre du Parti social-démocrate d’Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD). Lorsqu’en 1900 est mis en place le Bureau socialiste international (BSI), les Scandinaves saisissent cependant mieux que le parti allemand le potentiel de l’institution et œuvrent désormais à un élargissement de ses compétences. Ils connaissent dès lors une montée en puissance au sein de l’Internationale. Leurs réalisations pratiques fascinent les observateurs étrangers. Leurs liens organiques avec leurs centrales syndicales (Landsorganisationen, LO) permettent en outre à celles-ci d’être à l’initiative de la première ébauche d’Internationale syndicale dès 1901. L’unité interne des trois partis semble d’ailleurs solide avant 1914 : lors des congrès de l’Internationale et des réunions du BSI, ils peuvent ainsi jouer les conciliateurs dans les différends qui opposent parfois leurs partenaires. De plus, les Scandinaves aident généreusement les grévistes étrangers et les réfugiés politiques.
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