Le projet de faire évoluer le droit associatif pour répondre aux besoins de capitalisation des associations d’économie sociale (AÉS) participe à la construction du champ de l’économie sociale et implique non seulement les AÉS et l’État mais également d’autres associations, en particulier celles de l’action communautaire autonome, et les coopératives. Car un champ institutionnel peut être vu comme une aire sociale de jeu commune construite par des acteurs et des actants (comme les lois existant déjà) en relation autour d’enjeux particuliers (cadre juridique, capitalisation) mais aussi fondamental comme un modèle alternatif de développement. Comme tout phénomène social, la construction - jamais achevée - d’un champ institutionnel produit des tensions : la tension entre la stabilité et le changement, la tension entre la séparation et l’intégration et la tension entre l’ouverture et la fermeture. Dans le cadre de la consultation gouvernementale sur le projet de réforme du droit des associations personnalisées (Partie III de la Loi sur les compagnies, Québec), une première analyse de ces tensions a été réalisée (Malo et Bérard, 2009). Après la présentation des deux modèles théoriques mobilisés (Camus 2006 et Audebrand et Malo, 2010), l’analyse des tensions est développée ainsi que les réponses aux tensions.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados