L’objet de cet article est d’examiner la façon dont le corpus littéraire que l’on appelle en Argentine la « Literatura Infantil y Juvenil » (désigné souvent sous l’acronyme LIJ), se trouve étroitement lié aux problématiques mémorielles actuelles, à partir du moment où y est évoqué l’épisode traumatique de la dernière dictature. Les stratégies narratives des récits évoquant la dernière dictature ont évolué, faisant apparaître deux tendances : tournées toutes deux vers le devoir de mémoire, la première tendance privilégie l’imagination et la fantaisie, tandis que la seconde, le récit réaliste et les formes testimoniales. Nous nous intéressons à la production post-dictatoriale, et à son évolution à partir des années 1990, en nous interrogeant sur le sens de ce que nous pouvons appeler, en réemployant la formule de Beatriz Sarlo dans Tiempo pasado, cultura de la memoria y giro subjetivo, una discusión, tout en l’adaptant à notre sujet d’étude, un « tournant subjectif » dans les récits de la mémoire destinés aux enfants.
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