L’évolution en dents de scie des formes d’expression du pouvoir durant l’âge du Fer en Europe tempérée

• Patrice Brun ^[1]
  1. [1] Pantheon-Sorbonne University

     Pantheon-Sorbonne University

     París, Francia

     
• Localización: Les estructures socials protohistòriques a la Gàl·lia i a Ibèria: homenaje a Aurora Martín i Enriqueta Pons : Actes de la VII Reunió Internacional d'Arquelogia de Calafell (Calafell, del 7 al 9 de març de 2013) / Aurora Martín Ridaura (hom.), Enriqueta Pons i Brun (hom.), Maria Carme Belarte Franco (dir.), Dominique Garcia (dir.), Joan Sanmartí Grego (dir.), 2016, ISBN 978-84-936769-4-0, págs. 49-59
• Idioma: francés
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    During The Iron Age in wet temperate Europe, self-governing social entities have evolved towards more complex organization forms, but in a non-linear way. The growth of economic and political complexity has indeed carried out in a sawtooth pattern and with different rhythms from a region to another. I examine here this process in five phases: transition Gündlingen stage and Ha C (800-625), Ha D (625-460), LT A-B1 (460-325), LT B2-C (325-150) and LT D (150-25). During the first, it seems that no major change of political structure has happened in comparison with the end of the Bronze Age, in spite of relative relocation indices of major power places and of interruption or modification of some practices probably votive. During the following, largest and more hierarchical political integration attempts can be perceived in some regions.

    They have not last, leaving place to smallest social formations influenced by migratory tendencies. A stage of territorial recomposition has then gradually developed, marked by major technological changes combining a scalar change of steel metallurgy, an agropastoral production intensification and a soil occupation densification. A new social complexification attempt — this time, successful — has then been opened, marked by town and state emergence. This pattern I have pro- posed in broad outline twenty years ago, is continuously confirmed by the new and numerous field discoveries. I attempt to correct the inaccuracies and to precise multiscalar modalities of these propositions.

  • français

    Au cours de l’âge du Fer en Europe tempérée humide, les entités sociales politiquement autonomes ont évolué vers des formes d’organisation plus complexes mais d’une manière non linéaire. La croissance de la complexité économique et politique s’est, en effet, opérée en dents de scie et selon des rythmes différents d’une région à une autre. J’examine ici ce processus en cinq temps : l’étape de transition dite de Gündlingen et le Ha C (800-625), le Ha D (625-460), le LT A-B1 (460-325), le LT B2-C (325-150) et le LT D (150-25). Durant la première, il ne semble s’être produit aucun changement majeur de la structure politique par rapport à la fin de l’âge du Bronze, malgré des indices de délocalisation relative des principaux lieux de pouvoir et d’interruption ou de modification de certaines pratiques probablement votives. Durant la suivante, des tentatives d’intégration politique plus large et plus hiérarchisée se perçoivent dans certaines zones. Elles n’ont pas duré, laissant ensuite la place à des formations sociales plus réduites, travaillées par des tendances migratoires parfois massives. Une étape de recomposition territoriale s’est alors développée graduellement, marquée par des changements techniques majeurs, combinant un changement d’échelle de la sidérurgie, une intensification de la production agropastorale et une densification de l’occupation du sol. Une nouvelle tentative de complexification sociale — réussie celle-là — a été alors engagée, marquée par l’émergence de la ville et de l’Etat. Ce scénario, que j’ai proposé dans ses grandes lignes il y a déjà une vingtaine d’années, n’a cessé d’être confirmé et précisé par les nouvelles et abondantes données de terrain. Je m’attache ici à en corriger les inexactitudes et à en préciser les modalités multiscalaires.