L’emploi de l’anglais comme langue d’enseignement et la création de formations en anglais pour attirer des étudiants en mobilité internationale constituent un enjeu majeur de l’internationalisation de l’enseignement supérieur dans les pays non-anglophones, y compris en France. S’agit-il pour autant d’une politique linguistique ? Il est permis d’en douter. En effet, les dirigeants universitaires et les décideurs poltiques ignorent largement les mises en garde et les travaux des sociolinguistiques et des chercheurs en didactologie sur cette question, et préfèrent s’appuyer sur l’évidence d’une anglicisation inévitable. À rebours d’une authentique politique linguistique universitaire, c’est l’absence de réflexion sur la place des langues et sur le coût des choix linguistiques qui encourage ce phénomène.
© 2001-2024 Fundación Dialnet · Todos los derechos reservados