The study of the “religious emotions” of the emperors, that is to say the emotions that proceed from the interactions (ritual or not) between the Prince and the gods, must be placed in the larger perspective of the debates on the place of the emotion in the Roman religion. It is necessary to nuance two still widespread and contradictory ideas: Roman (public) religion would be a merely ritual practice, accompanied however of a somewhat naïve sensitivity towards prodigies. However, it appears clearly that the rites aroused many emotions, and that the divine signs were often interpreted in a rational manner. In this context, the Prince’s affects were not different from those of his fellow citizens, but his exceptional status modified the way his emotions were perceived and judged. It can be shown, on the one hand, that the evaluation of the imperial emotions did not depend only on their conformity to an ideal of individual behavior in religious matters, but on the way in which they illustrated the emperor’s consideration of the public interest; on the other hand, that the emotions of the Prince could be read, under certain circumstances and because of his proximity to the gods, as divine, inspired or at least premonitory emotions
L’étude des « émotions religieuses » des empereurs, c’est-à-dire des émotions qui procèdent des échanges, rituels ou non, entre le Prince et les dieux, doit être d’abord replacée dans la perspective des débats sur la place de l’émotion dans la religion romaine. Il faut nuancer deux représentations encore répandues et difficilement compatibles : un ritualisme froid, sans âme, accompagné pourtant d’une sensibilité souvent naïve face aux prodiges. Or il n’y a pas de contradiction entre rite et émotion (collective ou individuelle) ; quant aux signes divins, ils étaient souvent appréhendés de manière rationnelle. Dans ce cadre, les affects du Prince ne se distinguaient pas de ceux de ses concitoyens. En revanche, son statut exceptionnel modifiait la manière dont ses émotions étaient perçues et jugées. D’une part, l’évaluation, positive ou négative, des émotions impériales ne dépendait pas seulement de leur conformité à un idéal de comportement individuel en matière religieuse, mais de la façon dont elles illustraient la prise en compte par l’empereur de l’intérêt public. D’autre part, les émotions du Prince pouvaient être lues, en certaines circonstances et du fait de sa proximité (relative) avec les dieux, comme des émotions « divines » ou prémonitoires
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