La réflexivité environnementale de Bernardin de Saint-Pierre: une conscience écologique ?

• Autores: Clarisse Pinchon
• Localización: Dix-huitième siècle: revue annuelle de la Societé Française d'Etude du Dix Huitieme Siecle, ISSN 0070-6760, Nº 54, 2022 (Ejemplar dedicado a: Climat et environnement), págs. 145-157
• Idioma: francés
• Títulos paralelos:
  • Bernardin de Saint-Pierre’s Environmental Reflexivity: A Form of Ecological Awareness?
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• Resumen
  • français

    L’objectif de l’article est de déterminer la teneur de la réflexivité environnementale qui se manifeste dans l’œuvre de Bernardin de Saint-Pierre. On commence par montrer que cette réflexivité environnementale prend la plupart du temps la forme d’une conscience écologique : Bernardin de Saint-Pierre manifeste de l’hostilité et de la crainte à l’égard de la modification de la nature par l’homme, perçue comme une dégradation des harmonies qui la composent. On pointe ensuite les ambiguïtés de la réflexivité environnementale de Bernardin : à côté de cette posture dominante de réserve et de méfiance, il fait aussi montre, par intermittence, d’enthousiasme quant au pouvoir de l’homme sur la nature, ainsi que d’incrédulité à cet égard. On propose enfin une interprétation de cette ambiguïté en s’appuyant sur un parallèle avec la réflexivité environnementale de Buffon qui présente une ambiguïté symétrique à celle de Bernardin : s’il réagit surtout par de l’enthousiasme à l’influence croissante de l’homme sur la nature, ce discours dominant est contrebalancé par deux discours alternatifs, l’un inquiet, l’autre incrédule. Cette ambiguïté symétrique permet de conclure que ces deux auteurs partagent une réflexivité environnementale encore timide et hésitante. Ils ne sont ni très sûrs de l’effectivité du pouvoir de l’homme sur la nature, ni très fermes quant à la position qu’il convient d’adopter à ce sujet

  • English

    This article aims at determining the extent of the environmental reflexivity made manifest in Bernardin de Saint- Pierre’s works. I show that Bernardin’s prevailing stance is a form of “ecological awareness”: he proved hostile and fearful of man’s alterations to nature as he felt these might undermine the harmonies that make up nature. The ambiguities of Bernardin’s environmental reflexivity are then highlighted : despite being mostly reserved and suspicious regarding human power over nature, he also intermittently displayed moments of enthusiasm and incredulity. I will suggest a comparison with Buffon’s environmental reflexivity which also displays an ambiguity that echoes that of Bernardin : his mostly enthusiastic position about the growing human impact on nature was counterbalanced by two other stances, one of fear, the other of incredulity. Such a parallel ambiguity for both authors points to a conclusion of a common hesitating and timid environmental take. Neither were certain of the efficacy of men’s power over nature, or of the need to adopt a specific position about such power