At the onset of Book V of Emile begins Sophie’s novel but the narrative loses itself to the point that Rousseau is forced to interrupt it and double up the heroine who was his model. Such meandering is not insignificant: the fiction of the first Sophie provides paradoxical proof of the truth of the author’s “novelistic maxims” Thanks to a comparative study between the initial version of this episode in the Favre MS and the definitive version, this article shows how Rousseau explored the stupendous power of the formation of the subject by novelistic fiction. In displaying the novelist’s choice rather than cancelling out the lost tale, Rousseau exposes the truth of his own principles, while warning readers that they might be misled by it
Au Livre V de l’Émile débute le roman de Sophie mais le récit s’égare au point que Rousseau est contraint de l’interrompre et de dédoubler l’héroïne dont il a donné le modèle. Cet égarement n’est pas insignifiant : la fiction de la première Sophie donne la preuve paradoxale de la vérité des « maximes romanesques » de l’auteur. Grâce à une comparaison entre la version initiale de cet épisode dans le Manuscrit Favre et la version définitive, cet article montre comment Rousseau explore la sidérante puissance de formation du sujet par la fiction romanesque. En exhibant le choix du romancier plutôt que d’annuler le récit égaré, Rousseau met au jour la vérité de ses propres principes, tout en avertissant le lecteur de l’égarement qui pourrait en résulter
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