Cet article propose une traversée de l’œuvre romanesque des Goncourt sous l’angle des représentations et de l’écriture de la mémoire, notion cardinale de leur œuvre et de leur vie, comme en témoignent aussi bien le Journal que leur passion pour la collection. Paradoxalement, les personnages se souviennent relativement peu dans leurs romans. Cependant, bien que discrète, la mémoire se déploie à des moments stratégiques du récit. Il s’agit ici de mettre au jour un véritable art romanesque du « revenez-y », lequel se déplie en différentes variations comme autant d’explorations psychologiques, narratives et esthétiques de la mémoire. L’article explore ainsi les représentations tantôt pathologiques tantôt réparatrices de la mémoire à travers la nostalgie et la mélancolie des personnages mais aussi les enjeux de l’articulation entre mémoire, rêve et oubli dans la création goncourtienne. Enfin, il s’agit de dégager le travail de corporalisation de la mémoire à l’œuvre chez les Goncourt, notamment par l’intermédiaire des personnages du monde du spectacle : acteurs et actrices, mimes et acrobates.
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