L’objectif de l’article est de questionner, dans une approche comparative, le lien entre la mémoire et l’espace dans les récits autobiographiques et testimoniaux d’Anna Langfus, Bruno Durocher et Piotr Rawicz. Dans leurs textes, l’espace s’érige en un des moyens de faire travailler la mémoire et aborder le passé. Il s’agit d’un côté d’une dimension extérieure, dépendante des décisions épistémiques du sujet parlant. Avec ses frontières bien délimitées, l’espace prend soit la forme d’un refuge, d’un « chez moi », soit, au contraire, il devient hostile et menaçant. La deuxième dimension n’opère ni frontières, ni topologies, mais résulte de la découverte de l’animalité de l’homme. Poussée à l’extrême, elle aboutit à une symbiose parfaite ou à une « indiscernabilité » entre le sujet et le lieu. Ainsi, combinant les approches autobiographiques/testimoniales et les perspectives spatiales/territoriales, l’article démontre-t-il le caractère spatial de l’expérience humaine et de la mémoire.
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