Ce texte est extrait de Démocraties d’en haut, démocraties d’en bas. Dans le labyrinthe du politique (préface de Frédéric Worms, Paris, Seuil, coll. « La Couleur des idées », à paraître en janvier 2023). Olivier Mongin y mène une enquête au long cours sur la crise de la démocratie contemporaine au fil conducteur d’une lecture originale des réflexions de Paul Ricœur sur les « paradoxes du politique ». Source de violence, le politique est aussi une tentative de réduire le mal. Le rejet des institutions, la crise de la représentation, les abus du pouvoir étatique sont des phénomènes qui, selon l’auteur, s’ancrent dans une conception étriquée du politique. Dans les pages que nous allons lire, Olivier Mongin revient sur une image trop optimiste de la modernité et des Lumières qui accorde tout à l’« horizon d’attente » (marqué par le progrès) sans se soucier des apories de l’« espace d’expérience ». Mais, plutôt que de désespérer de la modernité, il faut prendre la mesure des événements qui nous éloignent d’elle et celle des intuitions qu’elle a eues et que nous pouvons encore réinvestir.
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