Des GAFAM aux RUM: plateformes et débrouille dans le Sud global

• Antonio A. Casilli ^[3] ; Juana Torrres-Cierpe ^[3] ; Federico De Stavola ^[1] ; Gianmarco Peterlongo ^[2]
  1. [1] University of Bergamo

     University of Bergamo

     Bérgamo, Italia

     
  2. [2] University of Milan

     University of Milan

     Milán, Italia

     
  3. [3] Institut polytechnique de Paris

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• Localización: Pouvoirs: Revue française d'etudes constitutionnelles et politiques, ISSN 0152-0768, Nº 185, 2023 (Ejemplar dedicado a: Les GAFAM), págs. 51-67
• Idioma: francés
• Títulos paralelos:
  • From GAFAM to RUM: Platforms and Resourcefulness in the Global South
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• Resumen
  • English

    The gafam are often considered as undisputed actors of the world digital economy. Yet, through three situated ethnographic studies, we focus on the rum (Rappi, Uber and Microworkers) to analyse the online usages of Mexican deliverers, drivers in Argentina and click workers in Venezuela.

    While, in high-income countries, digital workers benefit from the stability and social protection of formal employment, in the Latin American context, it is on the contrary by exploiting the informal system and in reactivating “colonialist” relations that they manage to extract value. The establishment of methods of resourcefulness and active solidarity show that the informal sphere is a conflictual space in which experiences of emancipation emerge that could also inspire social struggles in the North.

  • français

    Les gafam sont souvent considérés comme les acteurs incontestés de l’économie numérique mondiale. Cependant, au travers de trois « ethnographies situées », nous nous concentrons sur les « rum » (Rappi, Uber et Microworkers) pour analyser les usages en ligne de livreurs mexicains, de chauffeurs en Argentine et de travailleurs du clic au Venezuela. Si, dans les pays à haut revenu, les acteurs du numérique bénéficient de la stabilité et de la protection sociale fournies par l’emploi formel, dans le contexte de l’Amérique latine, c’est au contraire en exploitant l’informalité et en réactivant des relations de « colonialité » qu’ils arrivent à extraire de la valeur. La mise en place de méthodes de débrouille et de solidarité active montre que la sphère informelle constitue un espace conflictuel où se développent des expériences d’émancipation qui peuvent aussi inspirer les luttes sociales des pays du Nord.