Les mouvements socialux qui cherchent à conquérir, consolider ou élargir des droits sociaux au bénéfice des secteurs défavorisés de la société peuvent, selon, les cas, acquérir un caractère politique ou même révolutionnaire ou rester en marge de ces dimensions. L'effondrement de l'Union Soviétique et la déstructuration de la force de travail ont permis à l'économie capitaliste d'atteindre ainsi deux de ses objectifs prinipaux, dans le cadre d'une restructuration de son processus d'accululation. Une telle concentration de pouvoir constitue pour les mouvements sociaux un nouveau défi. Elle ne leur permet plus d'ignorer la dimension politique. La restructuration actuelle du capital à l'échelle mondiale débouche en effet sur un processus multiple de fragmentation celle du travail, des visions du monde, des droits sociaux, de l'education, bref sur une individualisation des espaces et des demandes sociales, que les mouvements sociaux devraient resocialiser. Sans se laisser instrumentaliser par les organisations politiques et en sachant que c'est un terrain miné pour leurs dirigeants, ils ne peuvent plus s'isoler du champ politique. Ils ne peuvent le faire qu'en fonction d'une alternative à la forme qu'a revêtu le marché sous son aspect capitaliste. Ils doivent donc sortir de leur morcellement, pour resocialiser les demandes et leur propre organisation, sous forme d'une alliance destinée à garantir à tous un minimun de droits sociaux et de libertés politiques, ce que l'auteur appelle un projet socialiste et qui inclut nécessairement une dimension éthique. Trouver le lien entre la richesse de leurs objectifs spécifiques et un programme politique d'envergure est donc bien la question fondamentale de l'avenir.
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