De l’enthousiasme à l’ivresse dans les Lumières espagnoles

• Lydia Vázquez ^[1] ; Juan Manuel Ibeas-Altamira ^[1]
  1. [1] Universidad del País Vasco/Euskal Herriko Unibersitatea (UPV/EHU)
• Localización: Litteratures, ISSN 0563-9751, Nº. 83, 2020 (Ejemplar dedicado a: États d'ivresse Discours du corps ivre de l'Antiquité aux Lumières), págs. 141-156
• Idioma: francés
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  • Depuis ses origines, la peinture et la littérature espagnoles mettent en scène des anatomies associées à l’ivresse, tant pour la chanter comme une communion avec la nature et avec les dieux que pour dénoncer ses méfaits au sein d’une population qui aurait besoin d’être guidée pour ne pas tomber dans des excès nuisibles. Au XVIIIe siècle, des anacréontiques de Cadalso au Maçon ivre de Goya les chemins parcourus sont multiples. En effet l'art des ilustrados renoue avec la tradition ancienne des anacréontiques et des chants bachiques pour encenser l’ivresse laborieuse d’origine divine. En même temps le caractère engagé de ces artistes les pousse à collaborer avec les autorités éclairées dans leur campagne contre les abus dangereux de l’alcool. De là une représentation contrastée des corps sains et solaires face à des corps délabrés, grotesques, consumés par l’eau-de-vie.