Si le Romantisme a prolongé la tendance du xviiie siècle à incarner la pastorale en divers territoires concrets, il a aussi chez d’autres auteurs voulu renouer avec le continent refroidi de la plus pure pastorale classique, celle de l’Antiquité et de la Renaissance. La musique y renaît de l’écoute d’une perfection perdue : celle des figures des tableaux et des vases, celle du rossignol à travers les siècles. Accompagnant Pater, Rossetti, Keats dans cette écoute platonisante de la toile renaissante et du marbre antique, nous explorons ensuite les grands rythmes, les sources de l’harmonie orphique qui relient secrètement la pastorale de Sannazar et celle d’un Eichendorff. Dans le chant du rossignol, nous identifions enfin un emblème de l’exil ontologique où communient xve et xixe siècle.
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