Arrondissement de Toulouse, Francia
This paper examines the emergence of Baudouin de Courtenay’s ideas about the mixture of languages as a reaction against the theories of Neogrammairians at the end of the 19th century. Born in Poland, which was then under Russian administration, he worked mostly at imperial Russian universities. He founded the so called Kazan Circle (1875-1883) where he elaborated the theory of phoneme. Anyway he was interested in a lot of other subjects. At the beginning of his career, he followed the neogrammarians theories, till he went to investigate the Slavonic islet of Resia in the Italian Frioul which gave him the materials of his monumental thesis Essay of Phonetics of the Dialects of Resia (1875) which he wrote under the influence of Graziado Ascoli. Baudouin thought there was a Turanian (Finno-Ugric and Turkic) substratum in theses dialects which so appeared to be a mixture of languages. He further shared the ideas of Hugo Schuchardt who affirmed that any language results to be a mixture and Nikolaj Marr about the hybridization of all languages in the world. So, could Baudouin give rise to a lot of studies dedicated to linguistic contacts, exchanges and mixtures of languages.
L’article étudie la genèse des idées du linguiste polonais Jan Baudouin de Courtenay sur le mélange des langues dans le contexte de la contestation de l’école des néo-grammairiens à la fin du xixe siècle. Originaire de la Pologne alors sous administration russe, Baudouin s’est illustré surtout dans le monde universitaire et académique russe, il est bien connu pour son rôle dans les activités du Cercle de Kazan (1875-1883) où est née la conception du phonème, mais son activité embrasse bien d’autres domaines. Au début de sa carrière, il suit la doctrine des néo-grammairiens, mais c’est pour s’en détacher ensuite quand il est confronté à l’îlot slavophone de Resia, dans le Frioul italien, matière de sa thèse monumentale Essai de phonétique des parlers de Resia (1875), écrite sous l’influence de Graziado Ascoli. Baudouin pense déceler en ces dialectes slaves un substrat finno-ougrien-turc d’où résulterait un mélange de langues ; il rejoint ainsi Hugo Schuchardt pour qui toute langue résulte d’un mélange, et Nikolaj Marr qui défendait l’hybridation de toutes les langues. Il a pu ainsi susciter de nombreuses autres études consacrées aux contacts, échanges et mélanges de langues.
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