Pour les « artisans de la paix au Proche Orient » les plus en vue aujourd’hui, seule la situation en cours, avec son rapport de force et ses réalités de terrain, peut servir de base au processus de réconciliation. Cette philosophie a prévalu dans le « processus de paix » en Palestine depuis 1948, et plus particulièrement depuis 1967. Elle a réduit à néant toute tentative de paix véritable. Seule la réintroduction de l’histoire peut offrir de nouvelles possibilités réelles. Le point de départ, totalement négligé jusqu’ici pour des raisons mises au jour ces dernières années, est 1948. Le « nettoyage ethnique » de cette année là a non seulement été exclu du processus de paix, mais son rôle et sa signification dans le déclenchement du conflit ont également été passés sous silence. C’est sur cette base qu’ont été formulées les grandes lignes directrices des administrations israélienne et états-unienne depuis 1967 et leur orientation anhistorique. Il s’agit aujourd’hui de suggérer des pistes de réintroduction du passé dans les tentatives de réconciliation. En la matière, la fin de la victimisation, avec toutes ses implications politiques, l’admission de l’autre dans le discours national et la reconnaissance du rôle d’Israël comme responsable de souffrances s’imposent.
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