De l'Éventail à la plume s'offre comme un hommage que ses disciples, ses collègues, ses proches ont désiré rendre au Professeur Roger Marchal, fondateur à l'Université Nancy 2 du Centre d'Etude des Milieux Littéraires, qui a, avec passion et élégance, tout au long de sa carrière universitarie, en France comme à ´'étranger, centré ses réflexions sur l'institution littéraire, les cercles et salons qui souvent l'expliquent. Il a permis de faire émerger une véritable méthode d'enquête sur la sociologie des milieux, rappelé que son étude attentive produit autant de lecçons sur les rapports de la littérature et des institutions que sur le sens de l'esthétique et de la genèse des oeuvres, et ainsi trouvé un point de convergence entre la sociocritique moderne et l'histoire littéraire.
Les trente et une contributions rassemblées dans ce volume dessinent des représentations variées de la vie littéraire des femmes, du Moyen Âge à nos jours, de Marie de France à Andrée Chedid, de Gabrielle de Coignard à George Sand, de Mme de Graffigny à Mme d' Oberkirch, et répondent à la dialectique que suggère le titre. On aperçoit tantôt la voie, empruntée par Mme de Villedieu ou Delphine de Girardin, qui mène de l'éventail à la plume, de la sociabilité du cercle au recueillement de l'escriture, tantôt des représentations de femmes, muses, icônes ou figures archétypales, qui déploient un imaginaire de la féminité, loin d'ailleurs d'être exclusivement le propre des femmes: Villon, Racine, Voltaire, Proust ou Louis-Combet ont particulièrement contribué à le construire.
Ces études, en se concentratn sur des représentations du féminin, ne cessent d'évoquer les liens entre la sociabilité littéraire et l'emergence d'un imaginaire, l'evanescence de la conversation et la pérennité de l'écrit. Les femmes ont façonné la vie littéraire de leur époque en régnant sur les salons, en inspirant la création littéraire, en vivifiant les représentations, troquant plus d'une fois l'éventail contre la plume, dont la grâce et la légèreté leur convenaient merveilleusement.
Christine de Pizan: entre écritoire et oratoire, ou la nostalgie des cercles et des salons
págs. 37-59
La "chambre confessante". Agrippa d' Aubigné et Catherine de Bourbon: La "Lettre à Madame" et la conférence de Nancy (1600-1601)
págs. 61-73
Une évocation théâtrale méconnue de la vie des salons: "La Folle Gageure, ou les divertissements de la comtesse de Pembroc", de Boisrobert
págs. 75-84
Une colporteuse des lettres: Françoise d'Issembourg d'Happoncourt, dame de Graffigny (1695-1758)
págs. 85-99
págs. 101-106
págs. 107-116
págs. 117-135
François Mauriac: des salons littéraires à la création romanesque
págs. 137-142
págs. 145-153
págs. 155-169
Une ceuvre typiquement féminine: Mme de Villedieu, "Mémoires de la vie de Henriette-Sylvie de Molière"
págs. 171-180
págs. 181-193
págs. 195-208
págs. 209-219
Gyp ou la littérature potinière: salons et journaux dans "Le Journal d'un philosophe" (1894) et "Journal d'un grinchu (1898)"
págs. 221-232
págs. 233-244
págs. 247-258
págs. 259-275
Femmes de lettres et femmes d'esprit: visages et réalités de l'epistolière dans la correspondance avec Voltaire
págs. 277-292
págs. 293-308
págs. 309-318
págs. 321-327
págs. 329-335
Premiers visages de Jeanne d'Arc dans la tragédie française: les marques du féminin et les signes de la féminité
págs. 337-348
De la galerie d'illustres à l'éloge "ad foeminam": image, imagination et héroïsme féminins dans "La Gallerie des femmes fortes" du P. Le Moyne (1647)
págs. 349-368
"Les Amours de Psyché et du Cupidon": vision et esthétique nouvelles
págs. 369-387
Un modèle inavoué de Montesquieu romancier: l'abbé Prévost
págs. 389-399
págs. 401-406
Un texte écrit en patois: limites et enseignements
págs. 407-415
págs. 417-424
págs. 425-434
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