Au début des années soixante, la tenue du Concile Vatican II fait naître de grands espoirs. La perspective d´un renouveau théologique et liturgique, la place importante accordée aux laïcs et le dialogue avec les autres confessions chrétiennes ont permis de parler d’un «printemps» de l’Église. Pourtant l’indifférence religieuse, l’athéisme, la sécularisation qui touchent les couches sociales se font ressentir dans l’Église. En effet, selon André Fossion, dans le passé, en période de chrétienté, naître et devenir chrétien allaient ensemble. La foi se transmettait avec l’ambiance culturelle. Elle faisait partie des évidences communes. La doctrine ecclésiale visait les vérités à croire, les commandements à respecter et les sacrements à recevoir. Au contraire, avec l’avènement de la modernité, tandis que la société devient politiquement laïque, la foi religieuse passe dans le domaine des convictions libres et personnelles . C’est pourquoi aujourd’hui encore, cette foi est une foi en butte aux épreuves et menacée, bien plus, une foi assiégée et combattue. Elle risque de périr par asphyxie ou par inanition si elle n’est pas tous les jours alimentée et soutenue (Cf. EN2 . 54). Par ailleurs, le constat est que notre société est en constante mutation. Dès lors, si l’Église ne veut pas prêcher l’Évangile dans un désert d’indifférence, d’incompréhension, voire d´hostilité; elle doit emprunter de nouveaux chemins pour porter l’Évangile. C’est dans cette perspective que le Pape Jean Paul II a affirmé que seule une Nouvelle Évangélisation pourrait garantir la croissance d’une foi claire et profonde (CFL3 34). Il ne s’agit pas ici d’une évangélisation répétitive, mais plutôt d’une évangélisation différente dans sa forme. C’est pourquoi selon Jean Rigal, plus souvent encore, l’expression «Nouvelle Évangélisation» désigne simplement l’appel vigoureux à une véritable ardeur missionnaire, typique de cette volonté de donner un nouvel élan et une impulsion nouvelle à la mission .
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