Notre problématique de recherche porte sur les mutations, durant le dernier siècle, de la relation à l’environnement d’une petite communauté d’agropasteurs du Haut Atlas de Marrakech, les Aït Ikis. Cette population montagnarde d’environ 700 habitants dépende de plusieurs espaces mais très spécialement du Yagour, un pâturage de 70 km² étagé entre 2.000 m et 3.600 m. L’institution coutumière de l’agdal qui gère tous les espaces en question et participe fortement aux rapports à l’environnement, consiste en la mise en défens saisonnière des espaces, dont la date exacte d’ouverture est décidée par toute la communauté d’usagers. Le but est d’assurer un repos minimal aux espèces végétales et la durabilité de son utilisation. Dans ce contexte, nous avons essayé de répondre à trois hypothèses : 1 Le système traditionnel de l’agdal était globalement durable, mais mis en crise notamment par son contact croissant avec les sociétés industrielles. 2 Dans le monde actuel, l’agdal aurait des potentialités de développement et de conservation. 3 Une approche profondément transdisciplinaire, qui utilise à la fois les disciplines individualisées, est nécessaire pour bien comprendre des problématiques écoanthropologiques complexes de ce genre. Nous sommes partis d’une étude du contexte géographique, écologique, social et historique. Ensuite, nous avons analysé le système agroéconomique et la culture symbolique qui accompagne ce système, ainsi que l’état de l’environnement au sein d’importants processus de changement. Pour conclure, nous avons corroboré nos hypothèses, et affirmé spécialement notre soutien à une transdisciplinarité qui combine des approches disciplinaires spécialisées .
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