Cette recherche examine les trajectoires éducatives et sociales des jeunes issus de l’immigration qui habitent dans un quartier de la péripherie de Madrid, par rapport aux transformations des anciens espaces industriels de la capital dans les trente dernières années. Le travail etnographique mené entre 2005 et 2008 et la coexistence avec les habitants d’un quartier de logements sociaux appelé San Cristóbal de los Ángeles, bâti pour loger l’inmigration rurale dans les années 50-60 et aujourd’hui accueillant les familles provenant des diferents pays du monde; deterioré dans ses bâtiments et souffrant les pires conséquences des changements sociaux et des crisis économiques (hausse du chomage, de la délinquance et de l’échec scolaire), permet d’ obtenir une vue d’ensemble de l’entourage social et scolaire dans lequel les enfants d’immigrés qui sont nés a Madrid ou sont arrivés durant l’enfance ou l’adolescence, sont insérés. L’analyse est centrée sur l’expérience d’abandon de l’école des trois groupes de jeunes d’origine étrangère les plus représentés dans l’espace urbain (équatoriens, marrocains et dominicains), agées de 14 à 18 ans, et prend aussi, comme mecanisme de contrôle et contraste, le groupe des jeunes espagnols. Cette sortie précoce du système scolaire alerte sur l’apparition d’un processus de desaffiliation (Castel, 1995), plaçant les jeunes dans un espace intermédiaire, qui n’est pas completement isolé de la société mais qui n’est pas non plus relié aux structures formelles d’intégration (l’école et le marché de travail). L’analyse des différents cas permet de décrire ce passage instable et incertain, d’évaluer les risques et les ressources emanant du contexte social, qui aident les jeunes les plus vulnerables à surmonter cette transition dans les limbes .
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