Christine Piette, Barrie Ratcliffe
Despite the manifold conceptual, methodological and source problems posed, we need to analyze immigrants in the Paris of the first half of the nineteenth century because of their weight in the history and historiography of the French capital. More than thirty years after the publication of Louis Chevalier's Classes laborieuses et classes dangereuses, whose dark vision has long dominated thinking aboumt Paris at this time, new research on migration processes in France in general and our analysis of hitherto unused sources allow us to reevaluate the numerical importance and the provenance of newcomers to Paris, as well as how they inserted into urban life. Immigrants constitued the majority of the city's population at this time, just as they did in preceding and following periods. The basin from which they were drawn can be clearly defined and can also be shown to be widening from the early century onward. Even if proportionnaly more immigrants encounter socio-economic difficultes than do native-born Parisians, we suggest that, on the whole, their insertion into the urban economy and space was much less difficult than élite contemporaries and scholars have far believed.
Malgré les difficultés multiples aux plans conceptuel, méthodologique et documentaire, l'analyse des migrants à Paris dans la première moitié du XIXe siècle s'impose à cause de leur poids dans l'histoire et l'historiographie de la capitale. Plus de trente ans après la publication de l'ouvrage de Louis Chevalier, Classes laborieuses et classes dangereuses, dont la vision sombre a longtemps dominé nos perceptions du Paris de cette époque, l'état des connaissances sur les migrations en France et l'exploitation de nouvelles sources permettent de réévaluer à la fois la présence quantitative, la provenance et les modes d'insertion des nouveaux venus à Paris. Largement majoritaires dans la ville -tout autant que dans la période qui précède et celle qui suit-, les migrants proviennent certes d'un bassin restreint, mais celui-ci tend à s'élargir progressivement dès le début du siècle. Même s'ils sont proportionnellement plus nombreux que les Parisiens d'origine à rencontrer des problèmes d'ordre socio-économique, on peut sérieusement envisager l'hypothèse que, dans l'ensemble, leur insertion dans l'économie et l'espace urbains ait été beaucoup moins difficile qu'on ne l'a cru jusqu'à maintenant.
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